L’Allemagne se prépare pour l’Euro 2024. La compétition européenne débute dans quelques jours et c’est le pire moment pour lancer un scandale autour de la Mannschaft. Un sondage autour des joueurs de couleur est à la base dudit scandale.
La télévision publique a demandé aux Allemands s’ils aimeraient voir plus de joueurs blancs dans l’équipe nationale et l’entraîneur, Julian Nageslmann, qualifie cela de « folie ». À quelques jours du début de l’Euro 2024, organisée par l’Allemagne, une enquête de la télévision publique du pays a suscité une vive polémique en raison du caractère raciste d’une de ses questions.
Un sondage choque l’Allemagne du football
ARD, puis que c’est de cette chaîne qu’il s’agit, a demandé aux personnes interrogées si elles préféreraient voir plus de joueurs blancs dans l’équipe nationale. Face à ce sondage, 21 % des intervenants ont répondu par l’affirmative. Un pourcentage similaire a exprimé leur rejet du joueur de Barcelone, Ilkay Gundogan, qui porte le brassard de capitaine. L’enquête intervient quelques jours avant les élections européennes, au cours desquelles le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne est en position de force.
Allemagne
Une posture notée avant que l’Allemagne ne se présente devant le continent tout entier comme organisateur de la Coupe d’Europe. L’enquête a suscité des critiques de la part de personnalités du football allemand. C’est le cas de l’entraîneur Julian Nagelsmann lui-même, qui a été très clair dans sa réaction. « Cette question est folle, que nous posions une question comme celle-ci à la télévision publique. Il y a des gens en Europe qui doivent fuir leur pays à cause de la guerre, pour des raisons économiques ou des catastrophes naturelles », avance-t-il.
Le capitaine allemand Joshua Kimmich s’est exprimé dans le même sens, estimant que l’enquête « est absurde et contre-productive ». Il faut dire que l’Allemagne a du pain sur la planche. Elle est en perte de vitesse ces dernières années, vise à marquer un grand coup lors de l’Euro 2024 qui se déroule à domicile. La Mannschaft se retrouve dans un groupe abordable mais très compétitif, comprenant la Hongrie, l’Écosse et la Suisse.
La stigmatisation, monnaie courante en Allemagne
Ce groupe A présente également un éventail de joueurs à surveiller de près. Du côté allemand, Nagelsmann a opté pour un renouvellement de son équipe, plaçant Jamal Musiala (Bayern Munich) et Florian Wirtz (Bayer Leverkusen) en tant que pièces maîtresses de l’attaque de la Mannschaft. L’équipe devra donc s’éloigner des polémiques inutiles pour faire un bon Euro 2024. La chaîne de télévision a tenté de justifier la question en arguant qu’elle reflète la réalité de la société allemande actuelle.
Allemagne
Ce n’est pas la première fois que l’origine de certains footballeurs allemands et la réaction raciste d’une partie de la population font l’actualité dans ce pays. L’ancien joueur du Real Madrid Mesut Özil a arrêté de jouer avec l’équipe nationale allemande en raison des critiques qu’il a reçues lors de sa visite au président turc Recep Tayyip Erdogan. « Je suis allemand quand nous gagnons et immigré quand nous perdons », a expliqué Özil, né à Gelsenkirchen. Des controverses similaires ont eu lieu dans d’autres pays. L’extrême droite française a affiché à plusieurs reprises son rejet de la présence de joueurs d’origine africaine et arabe dans l’équipe de France, double championne du monde.
Un rejet qu’ils ont justifié par le fait que certains de ces footballeurs ne chantent pas La Marseillaise avant les matchs, ce qu’une idole du football français comme Michel Platini a rappelé n’avoir jamais fait non plus au cours de sa carrière. Une situation similaire existe en Belgique, qui compte également plusieurs footballeurs d’origine africaine. L’un d’eux, Romelu Lukaku, a déclaré à plusieurs reprises que cela lui arrivait comme à Özil en Allemagne. « Quand tout allait bien, les journaux m’appelaient le buteur belge ; quand ce n’était pas le cas, le descendant d’un Congolais », a déclaré l’attaquant belge.